Le Monde de Tarzan, un épopée légendaire

la légende de Tarzan
Littérature du monde

La légende de Tarzan

Edgar Rice Burroughs

Qui est vraiment Tarzan ?

Vous connaissez tous Tarzan, le mec qui balance sur des lianes, qui parle aux singes et qui porte un pagne plus petit qu’un mouchoir de poche. Créé par Edgar Rice Burroughs en 1912, il est le super-héros de la jungle, avant même que le terme n’existe. Imaginé comme un homme élevé par des singes après avoir été abandonné en bas âge, il est devenu un symbole intemporel de l’aventure et de la sauvagerie noble. Mais derrière cette façade mythique, qui est vraiment Tarzan ?

Edgar Rice Burroughs, souvent décrit comme l’un des pionniers de la littérature de science-fiction et d’aventure, a inventé notre héros à une époque où le monde était fasciné par l’inconnu. Les premiers récits de cette saga sont apparus dans des magazines pulp, cette sorte de littérature bon marché qui faisait fureur au début du XXe siècle. Son succès fulgurant donna rapidement naissance à une série de romans qui allait marquer l’imaginaire collectif.

Il est amusant de constater que malgré ses origines littéraires, Tarzan est devenu un véritable phénomène de la culture populaire : on l’a vu sous toutes les coutures, du gars hyper musclé de ses débuts au plus romantique des versions récentes. En effet, qui n’a jamais vu une des innombrables adaptations cinématographiques du héros en pagne, dont certaines oscillaient entre l’épique et le potentiellement ridicule ? Et comment oublier son fameux cri, immortalisé par Johnny Weissmuller dans les années 1930 ? Si aujourd’hui, plus personne ne connaît Johnny, tout le monde reconnaît son appel. 

Les films, séries télévisées et bandes dessinées ont tour à tour contribué à forger et à redéfinir l’image de l’homme-singe. Si Tarzan est souvent perçu avec un certain second degré aujourd’hui, il demeure indéniablement un personnage iconique. Mais pourquoi est-ce qu’on aime tant ce mec qui vit avec les animaux ? Peut-être parce qu’au fond de nous, on rêve tous de tout plaquer pour aller vivre dans une cabane au milieu de la forêt, loin du stress et des embouteillages. Ou peut-être simplement parce que l’idée d’un homme qui communique avec les animaux, ça a quelque chose de magique.

La fascination pour un homme élevé par des singes peut sembler étrange à nos yeux modernes, mais Tarzan représente notre côté sauvage, il soulève des questions profondes sur la nature humaine, notre besoin de liberté et d’aventure. Bref, Tarzan est bien plus qu’un simple aventurier de fiction; il représente une exploration de nos instincts primaires et de notre quête d’identité. Et même si on ne finira probablement jamais par devenir roi de la jungle, on peut toujours rêver, non ?

Tarzan, le roi de la jungle et des clichés, un héros bâti sur des stéréotypes

À la première rencontre avec notre roi de la jungle, il est difficile de ne pas être frappé par les nombreux stéréotypes qui entourent ce personnage emblématique. Tarzan, l’homme qui porte un slip de bain en peau de bête, le cliché du barbare bien élevé, qui d’ailleurs, malgré tout, reste bien blanc pour quelqu’un qui fait bronzette toute la journée, règne sur la jungle, incarne une vision simplifiée et, franchement, dépassée de la domination occidentale. Il est intéressant de constater comment cette représentation a influencé et perpétué des idées erronées concernant les sociétés indigènes et la relation entre civilisation et sauvagerie

Dans les œuvres originales comme dans les adaptations cinématographiques, Tarzan est souvent dépeint comme le parangon de vertu et de force physique, un homme qui, malgré des années passées loin de la civilisation, incarne soudainement les valeurs occidentales les plus pures quand il rencontre une fille. Ce cliché du héros civilisé venant dompter un environnement sauvage est non seulement problématique mais aussi peu crédible. Imaginez le essayant de commander un café au Starbucks. « Un expresso, double shot, avec un nuage de lait de soja et un sirop d’érable, s’il vous plaît. » Le barista le regarderait sûrement avec un air de « Mais qu’est-ce que tu fous là, toi ? ». Et peut-être après observation, il se dira qu’après tout, si Tarzan est blanc, peu importe qu’il porte un pagne en plein Paris. Sans trop chercher à disséquer ces stéréotypes, on peut se demander pourquoi Tarzan, pourtant élevé par des animaux, semble comprendre instinctivement la société humaine mieux que ceux qui y vivent depuis toujours.

Sans oublier cette dichotomie “civilisé vs sauvage” qui paraît bien simple aujourd’hui, à une époque où tant d’efforts sont faits pour apprécier la richesse des diverses cultures, il est dommage d’avoir à rappeler que les cultures sont toutes riches et complexes, et qu’on a pas besoin d’être blanc et civilisé pour être intelligent. Les peuples indigènes, souvent réduits dans les récits de Tarzan à des figurants anonymes ou des antagonistes barbares, possèdent des traditions et des systèmes sociaux complexes que l’œuvre de Burroughs n’a clairement pas pris la peine d’explorer. Ce serait drôle de réécrire l’histoire dans le sens inverse: on suivrait la vie d’un héros indigène vivant sa vie tranquillement quand un jour, un barbare blanc en pagne te tombe dessus pour t’étriper. D’un coup, Tarzan n’a plus l’air du gentil de l’histoire.

Alors oui, c’est un personnage mythique, mais il faut le prendre avec des pincettes. Les stéréotypes autour de son personnage peuvent prêter à sourire avec le recul, mais ils révèlent aussi des conceptions désuètes. C’est comme un vieux film en noir et blanc : ça a son charme, mais ça ne reflète pas forcément la réalité. Le contraste exagéré entre l’homme ‘civilisé’ et les indigènes ‘sauvages’ est un ressort narratif facile mais dommageable. En modernisant ce personnage, il serait possible d’offrir une critique plus nuancée et respectueuse des interactions culturelles.

Les aventures extravagantes de Tarzan

Le célèbre personnage créé par Edgar Rice Burroughs, est souvent associé à des aventures épiques dans la jungle, mais certaines de ses escapades frôlent l’absurde et défient même les limites de l’imagination, Mr Burroughs n’aurait-il pas un peu trop forcé sur le bouton “fantastique” ? En revisitant ses exploits, on peut se demander si le mélange de combats contre des dinosaures et des conflits avec des peuples perdus n’était pas quelque peu exagéré, même pour un homme-singe doté de compétences incroyables.

Prenons l’exemple des dinosaures. Oui, des dinosaures ! Dans « Tarzan et la Cité de l’Or », notre amis se retrouve nez à nez avec des dinosaures. À première vue, l’idée qu’un homme élevé par des gorilles puisse survivre à une confrontation avec des créatures préhistoriques semble totalement farfelue. Eh bien, ça l’est ! Le fait que Tarzan est une carte d’abonnement au parc de Jurassic Park, bien que passionnant, s’éloigne considérablement des prémisses originales qui avaient fait la réputation du célèbre héros de la jungle. Les fans inconditionnels pourraient apprécier cette surcharge d’adrénaline, mais pour les autres, cela peut prêter à sourire voire à la perplexité.

Et les cités perdues, alors ? Des temples antiques, des trésors inestimables, des civilisations oubliées… Tarzan les a toutes vues. Dans plusieurs des ouvrages, il entre en contact avec des tribus oubliées et des cités perdues aux coutumes mystérieuses. Par exemple, les aventures dans la légendaire cité d’Opar, où la magie et les rituels obscurs prédominent, confèrent un aspect presque légendaire aux récits. Il ne manque plus que Lara Croft pour compléter ce beau tableau. Cependant, ce surplus d’éléments fantastiques pourrait inciter à se demander si le personnage ne risque pas de s’éparpiller en franchissant sans cesse les limites du plausible.

En revisitant ces aventures extravagantes, il devient évident que l’évolution de Tarzan d’un homme de la jungle à un aventurier transgressant les frontières entre le réalisme et la fantaisie soulève des questions. Bien que l’objectif ait sans aucun doute été de captiver et de divertir, on pourrait se demander si un tel éventail d’aventures, bien que mémorables, ne s’éloigne pas parfois du charme authentique qui définissait initialement le personnage.

dinosaure

Tarzan, le roi de la jungle et des lois de la physique... crédible ou risible ?

Les aventures de Tarzan dans la jungle regorgent de situations qui suscitent des questions sérieuses sur la validité scientifique de ses exploits. Tout d’abord, prenons son incroyable capacité à maîtriser plusieurs langues, y compris le langage animalier. Imaginez un peu : Tarzan, un mec qui parle couramment le singe, le lion et le serpent. Bien que cette aptitude soit fascinante du point de vue narratif, la biologie et la zoologie modernes seraient probablement en désaccord. La communication inter-espèces reste une énigme dans le monde scientifique; bien que certaines formes de communication basiques puissent exister, l’idée qu’un homme élevé par des singes maîtrise leurs signaux au point de pouvoir tenir une conversation sophistiquée relève davantage de la fiction que de la réalité. Malheureusement, même avec un cours intensif Duolingo pour les espèces en voie de disparition, ça ne reste pas très plausible.

Et parlons de ses potes les animaux. Des lions, des éléphants, des panthères… Tarzan se balade avec eux comme s’il était à un pique-nique mais sa capacité à interagir harmonieusement avec les animaux pose également des problèmes. En vrai, les interactions entre humains et grands prédateurs sont rarement bénéfiques pour les deux parties. La littérature zoologique souligne que les animaux sauvages, même élevés en captivité, conservent souvent des instincts dangereux. Imaginer un homme capable de se faire des alliés parmi les lions, les éléphants et autres bêtes sauvages est donc hautement improbable selon les normes scientifiques actuelles.

Un autre aspect qui mérite réflexion est la force physique et l’agilité surhumaine de Tarzan. Bien que des individus puissent posséder des capacités physiques exceptionnelles, la manière dont Tarzan surpasse constamment les limites humaines frôle le domaine du surnaturel. La biologie humaine a ses limites, et même avec un entraînement rigoureux, certains des exploits de Tarzan resteraient hors de portée pour le commun des mortels. Ce n’est plus des épinards qu’il a mangés, c’est un pot entier de Popeye.

C’est précisément ce mélange de réalisme et de fantaisie qui rend les aventures de Tarzan, super-héros de la jungle version années 20, si captivantes mais aussi sujettes à la critique humoristique. La déconnexion entre les faits scientifiques et les prouesses du personnage est souvent risible pour les lecteurs avertis. Cependant, c’est cette même dissonance qui nourrit l’engouement pour ces récits épiques et intemporels.

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Les relations de Tarzan : du romantisme à la bromance

Les aventures épiques de notre légendaire homme-singe, sont indissociables des relations qu’il entretient avec les autres personnages. Qui aurait cru qu’un homme élevé par des singes pourrait nous offrir une telle leçon de romantisme ? Au cœur de son récit, la romance entre Tarzan et Jane, la belle exploratrice un peu trop curieuse pour son propre bien, incarne un amour intemporel qui transcende les contraintes de la civilisation et de la jungle. Leur relation passionnée est marquée par une exploration mutuelle de leurs mondes respectifs, offrant au lecteur une saga digne des plus grandes histoires d’amour littéraires.

La romance entre Tarzan et Jane est le fil conducteur de nombreuses péripéties. Leur premier contact est souvent décrit dans des termes presque magiques, où la curiosité initiale évolue rapidement en un amour profond. Jane, fascinée par l’homme sauvage et courageux, trouve en lui un protecteur et un partenaire idéal. En retour, Tarzan découvre en Jane un pont vers la civilisation et une source d’affection et d’apprentissage. Leur romance est parsemée d’épreuves que leur amour permet de surmonter, solidifiant leur complicité.

Mais ce n’est pas qu’un cœur à prendre. C’est aussi un véritable leader animalier. Outre sa relation sentimentale avec Jane, il développe également des amitiés étroites qui enrichissent son existence. Parmi ses alliés les plus fidèles se trouvent de nombreux animaux, tels que Tantor l’éléphant et Akut le grand singe. Ces relations soulèvent des dynamiques d’amitié particulières où la communication et la fidélité transcendent les barrières interspécifiques. Leur alliance permet à Tarzan de naviguer avec aisance dans un monde où la nature et la survie priment.

Mais que serait une critique humoristique sans quelques suggestions loufoques ? Imaginons des scènes de jalousie entre les différents compagnons animaux de Tarzan, chacun cherchant à monopoliser son attention. Tantor titillant Jane en faisant semblant de ne pas comprendre les détails intimes de ses aventures, et Akut s’évertuant à convaincre tout le monde qu’il est le meilleur camarade de jungle. Ces moments fictifs apporteraient une touche de légèreté à l’histoire, tout en soulignant les liens forts et variés qui unissent Tarzan et ses amis.

Ce que Tarzan nous apprend (ou pas) sur la nature humaine

Les aventures de Tarzan, écrites par Edgar Rice Burroughs, ont longtemps captivé les lecteurs avec leurs récits de la lutte primordiale entre la civilisation et la sauvagerie. Cependant, ces histoires encouragent également une réflexion plus profonde sur la nature humaine. À travers Tarzan, Burroughs propose une série de thèmes philosophiques et sociaux qui examinent l’essence de l’humanité et nous pose une question bien sérieuse : « Est-ce qu’on est vraiment plus malins que les singes, ou est-ce qu’on fait juste semblant ? »

Tarzan, l’humain élevé par des singes, incarne une figure qui semble défier l’idée même de la civilisation. Fort, noble et parfois impitoyable, il nous propose une réponse intermédiaire : peut-être que la sagesse ne se trouve pas forcément dans les livres, mais aussi dans le cœur d’un gorille et n’est donc pas un attribut exclusif à la société humaine, mais qu’elle peut aussi émerger de l’instinct et de la vie en harmonie avec la nature. Cependant, peut-être Burroughs sous-estime-t-il les complexités éthiques de la vie sociale humaine.

Là où Tarzan nous amène à réfléchir, c’est sur notre propre confort dans ce que nous tenons pour acquis : l’empathie, la justice, et bien sûr, la moralité. L’emploi de l’humour par Burroughs sert à dédramatiser des vérités inconfortables tout en critiquant subtilement le vernis culturel et moral de la société. Tarzan, dans son état primaire, ne se soucie guère des normes, offrant ainsi un miroir déformant mais révélateur de notre propre existence sociale. Imaginez le à une réunion de PDG, essayant d’expliquer aux autres que la meilleure façon de résoudre un problème, c’est de grimper à un arbre et de crier. Ça ferait sûrement sourire dans la salle, mais ça nous obligerait à réfléchir : est-ce qu’on est vraiment si différents de Tarzan ?

Pour Burroughs, la question reste ouverte : la civilisation améliore-t-elle réellement la nature humaine, ou bien attire-t-elle simplement un masque sur notre nature fondamentale ? Alors que certains aspects des récits de Tarzan peuvent sembler désuets, la question critique reste pertinente : qu’est-ce que cela signifie vraiment d’être humain ? Alors, la prochaine fois que vous lirez Tarzan, ne vous contentez pas d’admirer les muscles de notre héros.

Conclusion : Tarzan, une légende immortelle ?

Après avoir exploré les diverses incarnations et dérivations de Tarzan dans la littérature, le cinéma, et la culture populaire, il est évident que ce personnage mythique continue de fasciner. Il a réussi l’exploit de passer du statut de roi de la jungle à celui de star de cinéma sans jamais changer de tenue. C’est dire si le personnage a de la ressource ! De ses débuts dans les œuvres d’Edgar Rice Burroughs à ses adaptations les plus récentes, Tarzan symbolise à la fois l’aventure exotique et l’éloquence primitive. Ce héros intemporel offre un reflet séduisant de la sauvagerie noble que l’humanité contemple souvent avec admiration et curiosité.

Mais au-delà du côté sexy et aventureux, Tarzan, est philosophe malgré lui. La richesse des analyses critiques permet de comprendre pourquoi l’oeuvre a marqué les esprits au fil des décennies. D’une part, ses aventures dans la jungle émanant d’une pureté primordiale possèdent une allure rassurante et romantique. D’autre part, les connotations coloniales et la vision souvent simpliste de la civilisation versus la barbarie invitent également à une critique plus nuancée et contemporaine. Il nous pose des questions existentielles du genre : « Suis-je plus proche du singe ou de l’homme ? » ou encore « Est-ce que porter des vêtements, c’est vraiment indispensable ? » Des questions qui, avouons-le, ont de quoi nous donner à réfléchir. 

Tarzan, en tant que symbole de la dualité homme-animal, et de l’homme face à la nature sauvage, parvient à transcender les générations grâce à son adaptabilité. L’intrigue de l’homme-singe vaillant contre les égards incommensurables de la jungle offre un terrain fertile pour de multiples interprétations et adaptations. Que ce soit la représentation héroïque de la nature ou, dans un contexte moderne, une critique de la domestication et de l’appropriation culturelle.

Alors, Tarzan, est-il voué à demeurer un éternel symbole de la bravoure et de la noblesse dans l’imaginaire collectif, ou est-il déjà relégué au panthéon ubuesque de la culture pop ? Peut-être la vérité réside-t-elle quelque part entre les lianes de la légende et le rire de la dérision. Une chose est certaine : tant qu’il y aura des forêts à explorer, des mystères à dévoiler, et un humour à apprécier, Tarzan trouvera toujours un cœur épris de ses incroyables aventures.

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